Recommandations sur le marché du travail pour un avenir meilleur

Prévisions de la main-d'œuvre
Lorsque le rapport d’information sur le marché du travail de Compétences Transformations Alimentaires Canada, At the Crossroad to Greatness, a été publié en 2021, il contenait une série de recommandations. L’équipe de rédaction du rapport – qui comprenait des experts en la matière, des économistes, des statisticiens et des chercheurs – a reconnu que les informations contenues dans le rapport étaient incroyablement précieuses, non seulement pour comprendre la situation immédiate de l’industrie de fabrication alimentaire et de boissons du Canada, mais également en tant que guide basé sur les données pour les opportunités futures. At the Crossroad to Greatness se termine par un dernier chapitre proposant une série de recommandations à mettre en œuvre par l’industrie et ses partenaires.
Construire la main-d'œuvre pour un avenir meilleur
7 recommandations clés
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Changer positivement les perceptions de l'industrie
La connaissance de l’industrie de la transformation alimentaire et des boissons est très faible, avec moins de la moitié des Canadiens ayant peu ou pas de connaissance de l’industrie (49%). Seuls 31% ont une impression positive des emplois offerts et à peine un sur six postulerait à l’un de ces emplois si l’opportunité se présentait près de chez eux. Pour les sous-secteurs de la transformation de la viande et des fruits de mer, les résultats sont encore plus bas.
En même temps, la recherche indique que quatre publics cibles sont des sources prometteuses de main-d’œuvre : les jeunes, les personnes ayant un historique d’attachement précaire au marché du travail, les nouveaux immigrants et les peuples autochtones, les deux derniers segments possédant le plus grand potentiel.
CE QUE NOUS DEVONS FAIRE
- Développer et lancer un programme national de sensibilisation et de réputation pour promouvoir l’industrie auprès des Canadiens et des personnes du monde entier et changer positivement les perceptions.
- Créer un rapport sur les perspectives du marché du travail pour fournir les dernières informations et tendances sur les métiers, l’emploi, l’offre de main-d’œuvre et la rémunération aux industriels et décideurs politiques.
- Collaborer avec des initiatives telles que le programme CareersNOW! de Food and Beverage Ontario pour changer la perception des carrières et attirer de nouvelles personnes.
- Créer un Carte interactive des carrières en ligne permettant aux individus d’explorer la variété des parcours de carrière disponibles dans l’industrie.
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Adapter les stratégies de recrutement à la main-d'œuvre de demain
Le secteur est principalement masculin, vieillit et sous-représente les peuples autochtones. Les données montrent également une voie à suivre pour repositionner la valeur du secteur auprès des jeunes, des femmes, des peuples autochtones et des nouveaux Canadiens – beaucoup de ces groupes sont déjà plus familiers avec l’industrie que le grand public et ont une vision légèrement plus positive de celle-ci.
Les stratégies de recrutement qui se connectent avec les candidats sous-représentés pour travailler dans la transformation alimentaire et des boissons doivent être étroitement liées à des programmes conçus pour accroître la sensibilisation au secteur et son attrait pour les différentes générations et démographies. Il incombe également aux employeurs d’examiner comment leur organisation projette ses valeurs et principes à une gamme de publics, des jeunes employés aux clients, fournisseurs, communautés environnantes et gouvernements.
CE QUE NOUS DEVONS FAIRE
- Lancer « Résultats Rapides » de Compétences Transformations Alimentaires Canada, un nouveau service qui fournit aux entreprises des informations critiques en temps réel pour garantir une stratégie réussie de recrutement et de rétention.
- Encourager les employeurs à s’engager dans la formation intégrée au travail des étudiants grâce à des programmes tels que le SWPP+ de Compétences Transformations Alimentaires Canada pour faciliter l’exploration de carrière et les emplois futurs.
- Fournir une nouvelle Stratégie de Disponibilité des Employeurs pour offrir aux entreprises les meilleures pratiques et ressources de recrutement les plus récentes.
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Adopter des pratiques modernes de gestion des RH
La gestion des ressources humaines va au-delà du simple recrutement des travailleurs. Elle couvre une grande variété de thèmes tels que la rémunération, les avantages sociaux, la gestion de la performance, la sécurité, le bien-être, la motivation des employés, le développement des compétences et la culture et l’environnement de travail.
De solides politiques et pratiques en matière de RH facilitent non seulement le recrutement et la rétention des travailleurs, mais contribuent également à promouvoir une bonne réputation de marque auprès des régulateurs et du grand public et à réduire les risques juridiques et de réputation.
CE QUE NOUS DEVONS FAIRE
Ce que nous devons faire
- Publier des rapports tels que Travailler Ensemble — Une étude des perspectives générationnelles de la main d’œuvre canadienne pour faciliter l’éducation des employeurs sur la démographie actuelle et future de la main-d’œuvre.
- Créer des bureaux de services RH partagés dans des emplacements stratégiques à travers le Canada pour fournir aux entreprises des conseils d’experts et des services de recrutement.
- Offrir une formation gratuite aux employeurs par le biais de programmes comme Réussir au Travail et des formations multilingues — Réussir au Travail Stream de Langue — pour soutenir la formation rapide de compétences.
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Développer et améliorer les compétences et les connaissances
L’industrie canadienne de la transformation alimentaire et des boissons est confrontée à des défis considérables pour recruter suffisamment de travailleurs possédant les compétences et la formation appropriées. Alors que certains emplois dans le secteur continueront d’être fondamentaux, nécessitant uniquement des compétences et des connaissances limitées à l’entrée, de nombreux autres nécessiteront des niveaux de formation plus élevés ou des compétences complètement nouvelles en raison de l’innovation et de l’automatisation ainsi que de l’introduction de nouveaux produits, technologies et procédés.
Il existe plusieurs types de formations disponibles pour les employeurs et les personnes de l’industrie par l’intermédiaire de collèges, d’universités, de formateurs privés et d’associations telles que Compétences Transformations Alimentaires Canada. La recherche indique que dans certaines régions et domaines d’études, les options de formation sont suffisantes pour répondre aux besoins de l’industrie, et dans d’autres, il y a des lacunes.
CE QUE NOUS DEVONS FAIRE
Ce que nous devons faire
- Créer une Carte interactive du Canada des entreprises industrielles, des éducateurs, des agences d’emploi et d’autres associations impliquées dans la formation et le placement pour identifier les lacunes.
- Développer un modèle de Coaching pour la réussite pour soutenir les employeurs et compléter les programmes de recherche d’emploi et d’employés tels que la Formation de Compétences Transformations Alimentaires Canada Atlantique.
- Établir un Forum canadien des éducateurs pour connecter les leaders dans le domaine de l’éducation secondaire et postsecondaire avec les employeurs de l’industrie afin d’identifier les besoins de parcours éducatifs/careers.
- Améliorer l’accès à la Bibliothèque de compétences alimentaires de Compétences Transformations Alimentaires Canada et à l’Institut canadien des processus alimentaires pour les e-formations et ressources.
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Augmenter l'efficacité et l'automatisation de l'industrie
Plusieurs technologies émergentes augmentent la productivité et la qualité des transformateurs alimentaires et de boissons, cependant, une étude de 2017 sur l’innovation dans l’industrie canadienne de transformation alimentaire et de boissons a révélé que les transformateurs canadiens accusent un retard par rapport à leurs homologues aux États-Unis en termes d’investissements dans la technologie. Cela comprend non seulement l’utilisation d’ordinateurs et l’automatisation, mais également la transformation significative qui viendra avec l’adoption de « l’Industrie 4.0 », qui ajoute des systèmes intelligents et autonomes utilisant les données et l’apprentissage automatique.
Augmenter l’automatisation dans l’industrie de la transformation alimentaire et de boissons nécessite des investissements considérables qui peuvent être difficiles pour une industrie aux marges bénéficiaires faibles et aux coûts réglementaires et administratifs élevés. Cependant, la recherche montre que l’intégration de l’Industrie 4.0 peut augmenter la productivité du travail jusqu’à 0,8 % par an.
CE QUE NOUS DEVONS FAIRE
Ce que nous devons faire
- Lancer le programme iFood 360 de Compétences Transformations Alimentaires Canada pour introduire la formation en réalité virtuelle sur le lieu de travail et en tant qu’opportunité d’exploration de carrière pour les étudiants et les chercheurs d’emploi.
- Faire de nouveaux investissements dans le secteur de la transformation alimentaire et de boissons pour l’adoption de l’Industrie 4.0 qui permettront de : développer des usines « intelligentes » connectant des machines, dispositifs, capteurs et travailleurs
- créer des chaînes d’approvisionnement intégrées permettant aux entreprises de répondre aux besoins des clients et d’optimiser l’utilisation de la main-d’œuvre
- augmenter la traçabilité des ingrédients pour aider les consommateurs à mieux surveiller la provenance de leurs aliments et accroître la vitesse et l’efficacité des rappels de produits en cas de besoin
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Utiliser l'immigration pour combler les lacunes en matière d'embauche
La tension sur le marché du travail est un problème sérieux dans de nombreuses zones géographiques — il n’y a tout simplement pas assez de personnes. Il y a également un volume alarmant de nouveaux travailleurs nécessaires pour maintenir le statu quo et atteindre les objectifs de croissance. L’innovation et l’Industrie 4.0 ne peuvent à eux seuls combler cet écart.
Les nouveaux arrivants au Canada continueront à jouer un rôle crucial dans la résolution des tensions liées au remplacement et à la croissance de la main-d’œuvre. L’immigration peut soutenir les lacunes en matière d’embauche de deux manières : en faisant venir des travailleurs temporaires pour combler les pénuries temporaires de main-d’œuvre et de compétences, et en intégrant des résidents permanents pour combler les pénuries à long terme. Les nouveaux immigrants en particulier ont été identifiés comme un groupe plus susceptible que beaucoup d’autres d’être intéressé par les opportunités de carrière dans le secteur.
CE QUE NOUS DEVONS FAIRE
Ce que nous devons faire
- Développer davantage de capacités au sein des programmes de formation préalable à l’arrivée comme le Programme de préparation à l’emploi en sécurité alimentaire de Compétences Transformations Alimentaires Canada, qui fournit une formation pour soutenir avec succès une personne dans le début d’une nouvelle carrière dans le secteur alimentaire et de boissons du Canada.
- Simplifier et rationaliser le processus d’évaluation de l’impact sur le marché du travail du Programme des travailleurs étrangers temporaires, ajuster les frais d’inscription pour plusieurs candidatures, introduire un mécanisme permettant aux employeurs de découvrir pourquoi ils ont été refusés et de faire appel à la décision s’ils le souhaitent, et mettre à jour les règles de publicité de la bourse de l’emploi.
- Développer et mettre en œuvre de nouvelles solutions pour l’embauche de travailleurs étrangers temporaires telles que la proposition du Programme d’urgence pour travailleurs étrangers de Food and Beverage Canada.
- Étendre la formation multilingue à travers le Canada pour s’assurer que les travailleurs dont l’anglais n’est pas la langue maternelle soient correctement formés pour réussir dans leur emploi.
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Exercer des activités pendant la COVID-19 et la reprise de l'industrie
Les recherches suggèrent que les impacts de la COVID-19 sur l’industrie canadienne de transformation alimentaire et de boissons ont été très négatifs, avec des commandes clients en forte baisse et certains changements brusques dans les habitudes de consommation des consommateurs. L’industrie a également dû reconfigurer les lieux de travail pour protéger la santé des employés, augmenter la production dans certains domaines et déplacer la production dans d’autres. Bien que la situation dans le secteur de la transformation alimentaire et de boissons ait été très difficile, l’analyse comparative suggère qu’il a relativement bien fait par rapport à d’autres secteurs de l’économie.
CE QUE NOUS DEVONS FAIRE
Ce que nous devons faire
- Développer de nouvelles formations comme le Programme Acahkos de Compétences Transformations Alimentaires Canada pour soutenir les travailleurs de l’industrie avec des compétences socio-émotionnelles pour améliorer la gestion du stress et l’adaptation.
- Lancer une tournée d’information pancanadienne avec des séances régionales réunissant des responsables de l’entreprise, de l’éducation et du gouvernement pour explorer les barrières au succès et les solutions.
- Modéliser l’économie alimentaire canadienne pour mieux comprendre et prédire les effets sur la main-d’œuvre d’autres chocs majeurs liés au commerce, au travail, au transport et à de nouvelles pandémies.
- Améliorer l’organisation et la classification des codes SCIAN, en particulier dans la fabrication d’autres produits alimentaires (SCIAN 3119), et plus particulièrement dans la fabrication de tous les autres produits alimentaires (SCIAN 31199), pour rendre les informations collectées plus pertinentes et utiles pour les parties prenantes.